Monsieur Frülden, aubergiste Salamandre

Nom : Frülden
Prénom : Tatsun
Surnom : L'Aubergiste Salamandre/ l'Ardent
Âge: Plusieurs siècles
Métier : Aubergiste en Eire
Royaume : Eire
Elément : Le Feu [Soleil]
Race : Salamandre

Physique : Tatsun est la finesse, la légéreté et la grace. Ses traits sont délicats tels ceux d'une jeune femme et ses gestes lents et harmonieux. Ils intriguent autant qu'ils peuvent amuser. L'air mélancolique de l'homme déteint sur le fond de douceur qui anime son regard brun. Il dégage une tristesse épouvantable, et en même temps une chaleur sans pareil issue de sa race: les Salamandres. Lent et aux gestes réfléchis il inspire de suite l'apaisement et le calme. Tatsun est très beau, mais n'en a que faire. Ses yeux aiment à glisser sur le sol ou vers les endoits déserts car son regard est impressionnant, armé de deux boules de feu scintillant avec menace au fond de deux trous noirs. Sa peau fine et douce est parsemée de tâches rougeâtres qui apparaissent et disparaissent sans arrêt comme des hématomes infernaux. Sa tête angélique est surmontée de deux cornes épaisses telles celles des taureaux et pointues comme les plus dangereuses des épées. Ses pieds sont d'énormes sabots de chevaux de traits rouges martelant le sol avec fracas. Ceux qui ne connaissent pas l'aubergiste jugeraient avoir aperçu le Diable en personne. L'homme ne s'habille pas. La nature a voulu que des plantes filandreuses et d'une résistance hors norme harpentent son corps en s'enroulant autour. La plante rouge et brûlante finit le portrait mystérieux de Tastun avec perfection. La salamandre boîte. Il semble souffrir de maux qui lui sont lointains et de sa gorge abîmée ne sortent que des sons à peine perceptibles. Ses doigts longs et fins sont finis par des ongles pointus et propres car si Monsieur Frülden est de feu, il ne redoute pas l'eau pour autant et respire la propeté bien plus que nombre d'humains. Approchez, dames et messieurs, n'ayez crainte et entrez au "Bois Ardent", chaumière de la Salamandre !

Psychologie : Tatsun est le reflet de son apparence physique. D'un calme à toute épreuve vous ne pouvez rien faire qui puisse l'énerver, car il vous ébouillantera bien avant que vous n'en ayez eu le temps. L'aubergiste ne connait pas sa force et se moque de tout, se fie de tout ce qui se passe en dedans et en dehors de son atmosphère vitale. Ainsi n'a-t-il d'autre prétention que son auberge de bois mitée à tenir. Cette dernière pourvue seulement de sept chambres n'a rien d'extraordinaire: pas de marque de richesse ni de prétention quelconque car ce qui fait le succès des lieux est la cuisine inimitable de monsieur Frülden. Les plats sont succulents et cuits inimitablement par ses pouvoirs de salamandre. Les clients sont fréquents, car l'hospitalité très peu chère. La motivation de l'aubergiste ne sont pas ces quelques piecettes jetées au hasard de sa bourse, mais la vision de ces quelques dames de grande beauté traversant son antre. Il ne les désire pas, ne les approche pas, mais capte leur image sur des parchemins hâlés à l'aide de fusains de charbon piochés au hasard de sa grande cheminée. Tatsun est un artise de très grand talent et cache ses esquisses au monde préférant garder pour lui seul tout un jardin secret aux mille noirceurs s'embrouillant dans sa mémoire tourmentée. La salamandre ne suit aucun camp car se moque bien de la guerre. Il sait où se cache l'enfant d'Indra et où se trouve le Chef de la Horde des Loups mais ne dira aucun mot même sous la pire des tortures. Il voit tout et entend tout ce qui se passe dans son auberge puisque les rendez-vous couverts et discrets sont fréquents dans son lieu de travail. Silencieux comme la mort il sait à merveille feindre l'ignorance et qui le menace se retrouve calciné sur place.
Tatsun ne recherche que le calme et la neutralité. Personne ne parviendra à lui ôter ses idéologies neutres.

Arme : Maîtrise certains pouvoirs du Feu.
Signe particulier ou objet fétiche : Enawen, une lapine albinos aussi taciturne que son maître qui mange les restes des repas de l'auberge.

Conte Noir [de charbon] de l'Aubergiste Salamandre

Il n'est pas né, il ne mourra pas. Son passé est dans la cendre comme son avenir. Tatsun l'Ardent ne veut plus se souvenir de ces volcans et ces tourmentes, d'ailleurs l'aubergiste ne s'en souvient peut-être à la longue plus. D'aussi loin qu'il accepte de remonter sa mémoire il vit en exil dans la chaumière hospitalière entre les fourneaux et les bouteilles alcoolisées généreusement servies aux clients sans moral (e).
Son historique remonte donc à cette journée d'hiver, trente années auparavant. Tastun errait dans la neige, venu d'un endroit qu'il ne connait plus et s'assit sur une pierre émergeant de la substance blanche et gelée. Il n'avait pas froid, et d'ailleurs il n'avait jamais ressenti cette sensation insupportable qui vous fige dans l'immobilité la plus insuportable car sa température corporelle relativement élevée ne pouvait jamais descendre. C'était là une vertu fort utile car sinon il se serait sans doute effondré depuis un long moment. L'Eire était un lieu qui lui convenait à merveille. Il aimait à voir les collines où se promenait le vent l'été et les rayons de soleil au hasard des plantes verdoyantes. Le seul souci était qu'il n'était qu'un paria et que les recherches d'une habitation n'était pas de la plus grande facilité.
Le providence voulut enfin que Tastun plante enfin son bâton au sol pour admirer une bâtisse délabrée mais encore habitable à en juger par le toît encore présent. Un léger sourire avait alors animé le regard de l'homme et d'une main distraite il avait ouvert la mince porte de bois craquelée pour faire une entrée prudente dans les lieux. De ci et là quelques squelettes jonchaient le sol habités par d'énormes rats aux yeux féroces. Une maladie avait décimé la population dans les alentours quelques années auparavant et les cadavres hantaient encore les habitations comme un avertissement aux visiteurs trop curieux. Une main levée, une flamme dévastatrice. Il ne resta bientôt plus rien à part une large pièce de bois dont le fond était une immense cheminée de granit. C'était décidé, la Salamandre établirait ici domicile.
Tastun se mit à couper le bois des arbres les plus proches non pas pour se chauffer mais pour meubler son nid, et après dix ans de travail se dit que finalement le temps était bien long quand on n'avait aucune compagnie. Il jeta donc la hache et regarda la bâtisse. Seul, oui, mais avec toutes les chambres que comptait la bicoque il y avait de quoi loger ! L'idée d'auberge lui traversa alors l'esprit, mais qui voudrait donc venir chez lui, salamandre cornu aux sabots puissants ?
Après mûre reflexion il se rappela de quelques paroles que lui disait sa mère... "Qui ne tente rien n'a rien, Tastun !"
Pourquoi avait-elle dit celà déjà ? Un vague souvenir d'emprisonnement et de tortures sauta dans son esprit avant de faire aussitôt machine arrière. La salamandre ne devait plus jamais se souvenir de ces siècles passés.
La dernière confection que Monsieur Frülden fit fut une plaque de bois trônant au-dessus de la porte de l'auberge. En lettres gravées on pouvait y lire "Bois Ardent". Pas le temps de trouver un autre nom. Celui-ci d'ailleurs dépeignait bien l'aspect chaleureux qu'il voulait donner à sin commerce. Mais un souci persistait: où trouver la clientèle ?
Par les routes et les sentiers environnants la Salamandre se mit à chercher des endroits stratégiques pour y planter des panneaux de toutes tailles et toutes formes dans l'espoir d'attirer quelques voyageurs affamés en quête de couche pour la nuit. Le résultat ne se fit pas attendre et quelques jours plus tard vinrent trois hommes accompagnés d'une fillette. La modeste soupe suivie du gibier que Tastun avait chassé dans la journée enchantèrent les braves gens qui du coup ne firent pas fi de l'apparence quelque peu singulière de l'aubergiste. Après quelques temps, quelques panneaux supplémentaires mais surtout un bouche à oreille important la petite chaumière du "Bois Arden" vit accourir bien du monde. Les recettes se multipliaient et quelques desserts alléchants firent bientôt leur entrée pour le plus grand plaisir des petits et grands, ce pour une somme moindre.
Les alcools "maisons" préparés fortement par le maître des lieux donnaient de quoi contenter les bûcherons et travailleurs désireux de festoyer chaque soir entre amis et devenant inconsciemment dépendant du comptoir de bois brut, quoique fort confortable de l'homme-feu. Quelques musiciens venaient jouer, et des villageois dansaient autour d'un feu joyeux pour se donner le courage des durs jours hivernaux. L'ambience n'a pas changé dans la petite maison de bois depuis, même si, et il n'y a qu'une année de celà, Tastun fit une rencontre bien innatendue.
C'était un été, la saison où les légumes poussaient et se multipliaient pour nourrir les hôtes, mais cette année là, ce ne fut point le cas. Mangés par endroits, volés ou encore déplacés les denrées imangeables envahissaient un jardin potager ressemblant davantage à un champ de bataille après aterissage de boulets de catapultes divers. Mécontent, l'aubergiste éllabora un piège pour emprisonner le vendale quand à sa grande surprise il retrouve dedans le lendemain un petite lapin blanc. Il était si petit et si mignon que la salamandre le garda sous sa coupe. Depuis, il est de la maison et s'occupe à ronger les restes immangés de clients dont les yeux excedaient la taille du ventre. Au grand bonheur d'Enawen qui était le nom du lapin qui se trouvait en fait être une lapine, cette sorte de client ne manquait pas.
Un soir à la lune inatendue, une ombre était soudainement entrée dans l'auberge en regardant de droite à gauche avec précaution. Cette nuit, -hasard ou pas ?- les clients étaient inexistants. C'est alors que l'inconnu s'était découvert, arborant une couronne d'or et de gemmes scintillante de tous feux.
Etonné par pareille visite à pareille heure, l'homme salamandre avait tendu son oreille pour recevoir un enfant de la part du souverain d'Eire... L'enfant Dauphin au trône d'Eire.
Ne pouvant s'occuper lui-même d'un gamin, et ne supportant d'ailleurs pas les pleurs de ce dernier, il le confia à une modeste famille au coeur d'or pour être sûr qu'on prenne soin de sa personne. Discret, il ne dira mot de cette affaire à personne, pas plus qu'il n' répétera la discussion un jour entendue entre deux hommes capuchonnés révélant quelques secrets sur les Loups. Il ne sait rien, ignore tout, mais peut faire en quelques mots faire pencher la vistoire...
Devant un pallier propre, l'Aubergiste Salamandre vous attend, marmite en main et chambre aérée pour vous donner le meilleur des accueils.

Laissez-le vous héberger,
Laissez-vous tenter pas l'auberge du "Bois Ardent"
Et venez rencontrer l'aubergiste Salamandre !